6 octobre, 2021 MONTRÉAL – La toux est l’une des raisons les plus courantes de consulter un médecin de famille et elle peut être le symptôme de nombreuses affections.
Pourtant, une toux qui ne disparaît pas pendant huit semaines ou plus est l’une des affections les plus difficiles à traiter pour un médecin et elle est souvent méconnue et mal prise en charge.
Les personnes souffrant de toux chronique peuvent trouver cela frustrant, voire handicapant, et cela peut avoir un impact majeur sur leur qualité de vie. Si elle n’est pas traitée, la toux chronique peut entraîner l’incontinence, des fractures des côtes, l’anxiété ou la dépression.
Aujourd’hui, pour la première fois, une équipe d’experts canadiens et internationaux en médecine respiratoire, d’autres professionnels de la santé qui traitent la toux chronique et des personnes ayant une expérience vécue se sont réunis pour lancer l’Initiative canadienne sur la toux chronique.
Préparé par Respiplus, une organisation à but non lucratif, le rapport documente la prévalence de la toux chronique au Canada aujourd’hui, son impact sur les personnes qui en souffrent et les approches recommandées pour diagnostiquer et gérer la toux chronique. Le rapport propose également des suggestions pour améliorer la façon dont nous gérons les défis créés par cette maladie et décrit en détail la promesse de nouveaux traitements potentiels pour les toux qui ne disparaissent pas.
« Nous devons faire prendre conscience aux gens qu’ils souffrent d’une maladie appelée toux chronique et qu’il est possible d’y remédier. Il n’est pas nécessaire que les patients continuent de souffrir », déclare le Dr Imran Satia, professeur adjoint de médecine respiratoire à l’Université McMaster et co-auteur du rapport.
« En tant que spécialistes respiratoires, nous avons l’obligation de reconnaître à quel point la toux chronique peut être débilitante pour les patients et d’utiliser les meilleurs outils à notre disposition pour la diagnostiquer et la traiter correctement », déclare le Dr Paul Hernandez, président de la Société canadienne de thoracologie, professeur de médecine respiratoire à l’Université Dalhousie, à Halifax, et co-auteur du rapport.
Le rapport contient également les résultats d’une enquête menée auprès de prestataires de soins de santé non-médecins qui s’occupent de la toux chronique (principalement des thérapeutes respiratoires ou des éducateurs respiratoires agréés), qui montrent qu’environ les trois quarts des personnes interrogées estiment que la toux chronique est un problème de santé majeur.
En cette période de COVID-19, le sujet est particulièrement opportun car la pandémie a créé davantage de problèmes pour les patients souffrant de toux chronique, la toux étant un symptôme majeur de l’infection.
« C’est vraiment, vraiment difficile d’être en public pendant la COVID lorsqu’on peut avoir une quinte de toux », dit une personne. « Il m’est arrivé de devoir sortir en courant d’un magasin juste pour faire passer ma quinte de toux parce que tout le monde vous regarde comme si vous étiez contagieux et que vous aviez la COVID. »
On estime qu’au niveau mondial, le nombre de personnes souffrant de toux chronique pourrait atteindre 12 %. Des données récentes en provenance du Canada suggèrent que ce chiffre pourrait être encore plus élevé ici.
Bien qu’une toux de longue durée puisse souvent s’expliquer par une exposition à des substances nocives telles que la fumée ou la pollution atmosphérique, elle est également un symptôme d’autres maladies respiratoires et d’affections chroniques telles que la bronchite ou le reflux gastrique. Cependant, certains adultes souffrent d’une toux persistante malgré les nombreux tests et traitements qu’ils ont subis. Cette affection porte plusieurs noms, notamment toux chronique idiopathique, toux chronique inexpliquée et toux chronique réfractaire.

Les médecins de famille canadiens qui ont participé à la préparation du rapport expliquent à quel point il peut être frustrant et difficile d’aider leurs patients souffrant de toux chronique et comment, dans de nombreux cas, ils sont obligés d’admettre leur échec.
L’Initiative canadienne sur la toux chronique explique comment ces personnes souffrant de toux chronique réfractaire peuvent bénéficier de certains médicaments et d’une thérapie comportementale, notamment l’orthophonie. Elle parle également de la valeur des cliniques spécialisées dans la toux et des nouveaux médicaments qui font actuellement l’objet d’essais cliniques visant spécifiquement cette population difficile à traiter.
« Bien que la science médicale ait beaucoup à offrir aux patients souffrant de toux chronique, il s’agit également d’une condition où les gens peuvent gérer leurs propres soins et aider à contrôler le programme » a déclaré le Dr Jean Bourbeau, un autre co-auteur de l’étude et pneumologue montréalais qui a contribué à développer des programmes d’autogestion pour les patients souffrant de plusieurs maladies pulmonaires chroniques.
Pour plus d’informations ou pour toute demande de renseignements, veuillez contacter : emily.horvat@respiplus.com
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