
Qu’est-ce que la MPOC?
La MPOC est synonyme de maladie pulmonaire obstructive chronique. La MPOC est une affection pulmonaire évitable et traitable1. Il s’agit de la quatrième cause de décès dans le monde et affecte des millions de personnes chaque année1. Les personnes vivant avec une MPOC éprouvent des symptômes tels que l’essoufflement, la toux et la production de mucosités de façon quotidienne1.
Que fait la MPOC aux poumons ?
La MPOC provoque des changements dans les voies respiratoires et les poumons qui mènent à une limitation importante du débit d’air, signifiant qu’il est difficile pour une personne vivant avec une MPOC de souffler de l’air hors de ses poumons. Ces changements peuvent être causés par une inflammation ou par du mucus dans les voies respiratoires (appelé « bronchite chronique »)1, des dommages aux sacs d’air dans les poumons, appelés alvéoles, qui permettent l’échange de gaz (appelé « emphysème »)1, ou une combinaison des deux. D’autres changements peuvent également être présents dans les voies respiratoires des personnes vivant avec une MPOC, de sorte que l’expérience d’une personne avec la maladie peut être très différente de la personne suivante!
Qu’est-ce qui cause la MPOC ?
Le facteur de risque le plus courant auquel les personnes pensent est le tabagisme. Toutefois, de nombreuses personnes sont atteintes d’une MPOC et n’ont jamais fumé, et moins de 50% des fumeurs finissent par développer la maladie. Bien que la fumée de la cigarette reste le facteur de risque le plus étudié, il existe également d’autres causes possibles de la MPOC. Celles-ci peuvent inclure:
- Conditions, complications et/ou infection des poumons pendant la gestation, la naissance, l’enfance ou l’adolescence qui pourrait affecter la croissance des poumons1
- Historique d’asthme
- Exposition environnementale (telles que la pollution atmosphérique)1
- Exposition professionnelle (telles que les produits chimiques, la poussière, la fumée)1
- Génétique1
Prenez note que les facteurs de risque ci-dessus ne garantissent PAS le développement de la MPOC, mais ont été identifiés comme des facteurs de risque possible de la maladie.
L’exercice est-il sécuritaire pour les personnes atteintes d’une MPOC ?
Oui! L’exercice est sans danger pour les personnes atteintes d’une MPOC. Si vous avez d’autres problèmes de santé (par exemple, des problèmes cardiaques), vous devriez demander conseil à votre professionnel de la santé avant de commencer un nouveau programme d’exercice. Même si vous avez d’autres problèmes de santé, avec la bonne évaluation, l’orientation et la supervision, l’exercice peut être facilement adapté à vos besoins et vos capacités2,3.
L'exercice est-il sans danger pour les personnes vivant avec la MPOC ?
En fait, la réadaptation pulmonaire (RP), un programme complet qui inclut des éléments d’éducation à l’exercice et au mode de vie, s’est avéré efficace pour améliorer les symptômes, la condition physique et le bien-être en général pour toute personne atteinte d’une MPOC3,4. La réadaptation pulmonaire peut être offerte de différentes façons, mais la plus courante est en personne, en milieu hospitalier ambulatoire5. Malheureusement, pour diverses raisons, de nombreux canadiens qui pourraient bénéficier de la réadaptation pulmonaire n’y ont pas accès5. Dans ces cas, demander l’aide d’un professionnel de l’exercice est une excellente alternative! Les physiologistes de l’exercice et les kinésiologues formés pour travailler avec des clients atteints d’une MPOC peuvent vous aider à développer de bonnes habitudes d’exercices et vous aider à vous sentir à l’aise tout en étant physiquement actif.
Comment l’exercice pourra-t-il m’aider ?
Bien que l’exercice n’améliore pas directement vos fonctions pulmonaires, il améliorera l’efficacité de votre corps à utiliser l’oxygène et augmentera également votre force musculaire4. À travers ces changements, vous serez capable de faire plus, tout en vous sentant moins essoufflé et moins fatigué, et ainsi améliorer votre qualité de vie!
L'exercice physique remplace-t-il les médicaments ?
Garder en tête que l’exercice ne remplace pas la médication ou les inhalateurs que votre pneumologue vous a prescrits. En fait, la recherche a montré que lorsqu’une personne atteinte d’une MPOC est traitée de façon optimale et participe à un programme d’exercice, les deux travaillent en synergie pour avoir un impact positif plus important sur sa vie6.
Comment savoir quel type d’exercice me convient le mieux ?
Toute activité physique présente des avantages pour les personnes atteintes d’une MPOC, qu’il s’agisse de promener votre chien, de jardiner, d’en faire plus dans la maison ou d’aller faire une randonnée à vélo. Si vous ne savez pas par où commencer, consultez votre pneumologue et discutez des programmes locaux qu’il ou elle connaît.
Quelle est la prochaine étape ?
Rejoindre un programme d’exercices supervisé ou vous mettre en contact avec un professionnel de l’exercice pour des séances individuelles peut réellement vous aider à augmenter votre confiance avec les différents types d’exercices et vous mettre sur la bonne voie. Cela est aussi un moyen de rencontrer d’autres personnes qui souhaitent devenir actives! En fin de compte, l’objectif de n’importe quel programme d’exercice est de développer la confiance et les compétences dont vous avez besoin pour rester autonome et continuer à effectuer vos tâches quotidiennes comme vous le souhaitez!
Références:
- 1. From the Global Strategy for the Diagnosis, Management and Prevention of COPD, Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease (GOLD) 2020. Available from: http://goldcopd.org.
- 2. Pleguezuelos E, Guirao L, Moreno E, Samitier B, Ortega P, Vila X, Majó M, et al. Safety of Rehabilitation Program for COPD Patients. Arch Bronconeumol. 2018;52(2), 111-112.
- 3. Watz H, Pitta F, Rochester CL, Garcia-Aymerich J, ZuWallack R, Troosters T, et al. An official European Respiratory Society statement on physical activity in COPD. Eur Respir J. 2014;44, 1521-1537.
- 4. Ries AL, Bauldoff GS, Carlin BW, Casaburi R, Emery CF, Mahler DA, et al. Pulmonary Rehabilitation Joint ACCP/AACVPR Evidence-Based Clinical Practice Guidelines. Chest. 2007;131, 4S-42S.
- 5. Camp PG, Hernandez P, Bourbeau J, Kirkham A, Debigare R, Stickland MK, et al. Pulmonary rehabilitation in Canada: A report from the Canadian Thoracic Society COPD Clinical Assembly. Can Respir J. 2015;22(3), 147-152.
- 5. Pepin V, Laviolette L, Saey D, Maltais F. Synergetic interactions between rehabilitation and pharmacotherapy in COPD. Clin Invest Med. 2006;29(3), 170-177.

À propos de l'auteur
Lauren est une kinésiologue accréditée avec la Fédération des kinésiologues du Québec (FKQ). Elle est titulaire d’un B.Sc.H. en kinésiologie et une M.Sc. en physiologie de l’exercice, tous deux de l’Université McGill. Elle a 4 ans d’expérience dans le milieu de la santé en coordonnant des essais cliniques dans des conditions de respiration chronique, à savoir la MPOC et la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Actuellement, Lauren est une étudiante de première année du doctorat en médecine MDCM de la faculté de médecine de l’Université McGill.